Chers Maitres, Entrepreneurs et Invités à cette Rencontre Franco Brésilienne
Quand j’ai reçu l’invitation de Maitre Olivier Costa à prendre la parole dans cette rencontre je me suis senti vraiment honoré de pouvoir parler devant un publique aussi prestigieux
Je viens vous parler aujourd’hui avec mon histoire, mes batailles, mes difficultés et mes conquêtes et surtout avec ma décision indéfectible de réussir mon projet de vie avec mon entreprise. Je suis un homme qui croie dans ce rêves, et j’ai l’habitude de dire que je prend mes rêves encore plus au sérieux que ma réalité.
Mon entreprise est spécialisée dans le Pao de Queijo, mas qu’est ce que c’est ce produit ?
Un sorte de gougère au fromage SANS GLUTEN très apprécié au Brésil au point que nous avons créé la journée nationale du Pao de Queijo qui ne pouvais pas tomber à une autre date que le jour de mon anniversaire.
Ce produit est sans gluten car au 17eme siècle nous n’avions pas de blé en Amérique Latine pour produire du pain et pour nourrir les habitants du Minas Gerais les chercheurs d’or de toute sorte.
Il a fallu trouver un remplaçant , le manioc cultivé par les indiens du brésil a remplacé le blé pour la fabrication du pain et pour donner un meilleur gout les vieux morceaux de fromages une fois râpé sont devenu l’ingrédient qu’il manquait.
Le blé qui voyageait dans la cale des bateau portugais arrivait avec très mauvais gout et souvent abimé. Seulement avec la 2eme guerre mondiale les États Unis ayant perdu le marché européen on commencé a vendre le blé à un tarif plus accessible en Amérique Latine
Le manioc, plante avec laquelle nous produisons le POLVILHO, la farine de base du Pao de queijo a été déclarée en 2017 l’aliment du 21ème siècle par l’ONU, riche en glucide ce tubercule venu d’Amazonie est aujourd’hui cultivé dans plus d’une centaines de pays et la base de l’alimentation de plusieurs millions de personnes.
Mon histoire d’entreprenariat est étroitement lié à mon ancestralité, quand j’avais 10 ans je travaillait dans le champs de culture de manioc avec mon père et mes frères comme mes grands parent l’avait fait dans son temps.
Mon envie d’entreprendre viens d’une volonté de changement de vie , je suis en grande partie autodidacte je viens d’une famille sans ressources. Ma mère est morte quand j’avais 5 ans d’âge, une semaine avant que l’homme marche sur la lune et dans l’innocence de mon âge je m’attendais que les astronautes la ramènent sur terre en cette année 1969
A l’âge de 15 ans j’ai décidé d’entrer au séminaire pour devenir prêtre , sans doute le meilleur choix de ma vie je suis resté 6 ans chez les curés et mon deuxième meilleur choix a été de quitter le séminaire quand je me suis rendu compte que je n’étais pas fait pour la vie ecclésiastique. Je garde des excellents contacts avec mes anciens collègues et l’arrivé d’une image de la « Nossa Senhora Aparecida » la vierge noir du Brésil à Fourvière en 2017 a déclenché en moi l’idée d’apporter le Pao de Queijo en France.
Je suis allé au Portugal et rentré avec 50 kilos de Pao de Queijo surgelé dans mon bagage car je voulais servir du Pao de Queijo à Fourvière comme aurais fait ma mère et mon père. Le succès a été immense et mes connaissances me demandaient sans cesse comment ce procurer ce délice de la gastronomie brésilienne.
Mes amis européens me disent qu’il faut avoir les moyens avant d’entreprendre mais dans ma réalité si je n’avais pas commencé à entreprendre je n’aurais jamais eu les moyens de me lancer. L’audace fait partie de mes vertus d’entrepreneurs.
Il paraît qu’il ne faut pas juger réussite d’une personne jusqu’ou il arrive mais surtout d’ou il est parti et je suis vraiment fier d’être ici devant vous aujourd’hui.
On dit que le Pao de Queijo est un facteur d’unanimité national au Brésil, et vous savez autant que moi combien nous avons besoin de cette unité depuis quelques années.
Le Pao de Queijo est pour moi la synthèse de l’Amérique Latine et de l’Europe, la farine d’Amazonie et les fromages de vache à pâte dure apporté par les européens et le tout parfaitement approprié à la nourriture d’aujourd’hui. Une création de mon département le Minas Gerais qui fait partie de l’histoire gastronomique du Brésil.
J’ai un rêve, que le Pao de Queijo soit reconnu par l’Unesco Patrimoine de l’Humanité comme la baguette ou le croissant l’ont étés car ceci serait mon hommage aux femmes de ma vie, les dames de Bom Despacho, ma ville natale, les indigènes qui nous ont offert le manioc et les européens qui nous ont apporté le fromage de vache, un vrai symbole d’interaction culturelle.
Entreprendre en Europe autant qu’étranger n’est pas toujours le chemin le plus simple mais je suis fier du chemin parcouru et assoiffé pour ce que nous allons vivre les prochaines ânées.
Quand je présentait mon exposition photographique au Palais de l’Unesco à Paris, le Secrétaire General, Irina Bokova m’a demandé m’a demandé depuis combien de temps était en France et quand je lui ai répondu 25 ans ( à l’époque) elle m’a dit alors vous n’êtes plus brésilien, vous avez sans doute un passeport Européen et je lui ai répondu que je n’avait jamais demandé la nationalité française car j’étais trop fier d’être brésilien même si j’ai choisi la France comme pays de ma résidence ou j’ai construit ma vie d’adulte et mon projet entrepreneurial.
Entreprendre n’est pas faire et voir si ça marche, c’est continuer à faire jusqu’à réussir
La réussite doit être une décision non négociable et pas seulement une possibilité.
Muito obrigado
Antonio Cançado de Araujo (Monsieur Pao de Queijo)
Maison des Avocats de Lyon
Lyon le 9 mars 2023